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Le livre

N'y allez pas.

Renoncez, pendant qu'il en est temps encore.

Explorez quelques pages, en petit ou grand format.

Pourquoi, d'ailleurs, seriez-vous assez fou pour vous perdre en Diesel City ? Vous n'êtes pas naïf au point de penser que ce qui vous est offert ici en 200 pages d'images en couleur et en grand format, n'est pas autre chose que la visite de l'impressionnant portfolio d'un illustrateur à l'inspiration visiblement ancrée dans la première moitié du XXème siècle, si ? Bizarchitecture, Transports peu communs, Parabellum, Megalopolis... sont les titres étranges de quelques uns des chapitres qui, l'un après l'autre, vous promènent au fil des illustrations dans un endroit plus étrange encore. Rien que d'innocentes images, un univers imaginaire... dites-vous. Quelqu'un a prononcé le mot "parallèle" ? Mais il y a ces textes, de l'auteur eux aussi, dont la voix-off vous entraine insensiblement sur des chemins que vous n'aviez pas imaginé emprunter et la destination du voyage, incertaine au début, parait inquiétante à présent. Les "documents photographiques d'époque", selon l'expression d'usage, qui accompagnent le tout et qui vous étaient apparus jusqu'alors comme un instrument fiable pour distinguer fiction et réalité, s'avèrent n'être qu'un autre moyen de brouiller la frontière entre celles-ci. Mais il est trop tard, déjà. Diesel City a refermé sur vous son piège pervers et, tandis que l'auteur tente de vous impliquer - oui, vous - dans l'intrigue de film noir qui s'y déroule, vous réalisez avec effroi que le prix de votre billet ne comprenait qu'un aller simple. Diesel City. Vous n'en reviendrez pas. Dommage, d'ailleurs : ces quatre tirés à part auraient été du meilleur effet, sur le mur du salon. Mais vous n'écoutez pas et, déjà, vous avez un pied sur la passerelle d'embarquement.

Tant pis pour vous. On vous aura prévenu.

 



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